Daniel Ichbiah, auteur de Les 4 vies de Steve Jobs, partage son expérience avec KDP.
« J'ai démarré le journalisme en 1986 et, comme j'évoluais dans l'univers de la micro-informatique et des jeux vidéo, j'ai très vite réalisé des livres sur ce thème. Dès 1989, j'ai eu envie de dépeindre l'univers des pionniers de la micro-informatique et Bill Gates, que je voyais alors souvent, a servi un peu de prétexte. La biographie est sortie en 1990 alors que personne ne le connaissait et à cette époque, elle a fait un flop. Et puis, incroyable, il est devenu l'homme le plus riche des USA puis du monde. Lorsque la biographie est ressortie en 1995, elle a donc cartonné. J'ai enchaîné avec la Saga des Jeux Vidéo, sortie également un peu trop tôt – c'est à partir de la 4ème édition qu'il a vraiment décollé !... J'ai aussi écrit de la science-fiction, un grand nombre de méthodes de musique – j'ai un best-seller permanent sur le solfège – des dizaines de livres en fait, dont une biographie de Steve Jobs qui a été n°6 des ventes Kindle.
« Ce qui est étonnant, c'est que, quand on démarre, on propose ses projets à droite et à gauche et on peut essuyer pas mal de refus. Pour ce qui est de Bill Gates, un grand éditeur m'a dit 'ça ne marchera pas'. Il faut aller au-delà de telles opinions, ne pas baisser les bras parce que l'on a eu un refus de la part de certains qui croient tout connaître. L'un de mes romans de science-fiction n'a été accepté que par le 23ème éditeur auquel je l'ai présenté. À ce propos, j'ai énormément appris lorsqu'un livre m'est revenu bardé de rouge. Il y avait même un chapitre où les éditrices m'ont dit : celui-là, il faut le refaire entièrement. C'est une bonne leçon d'humilité. On découvre que l'on n'est pas tout seul. Celui qui va aller dans un magasin le samedi ou bien faire son shopping sur Amazon va voir des dizaines d'offres. Pour le séduire, il faut faire preuve d'une auto-exigence immense.
« Il se trouve que, au fil des années, j'ai accumulé énormément de livres que les éditeurs traditionnels ne publiaient plus. Dans le tas, il y a la biographie de Bill Gates – on l'a conservée au catalogue jusqu'à 2007 environ mais depuis, elle n'était plus disponible. Tous ces livres marchent bien sur KDP, notamment Rock Vibrations qui a été n°1 des livres Musique durant des mois et des mois. Pour un auteur, c'est donc une aubaine de pouvoir redonner vie à des écrits qui dormaient.
« Je trouve que la communauté des auteurs auto-édités est très intéressante, il y a beaucoup d'entraide, on se refile des tuyaux, des amitiés prennent doucement forme. C'est aussi un apprentissage permanent car nous découvrons des problématiques qu'ont les éditeurs et qu'on ne soupçonnait pas en tant qu'auteur. Ainsi, c'est extraordinaire de pouvoir changer une couverture et de voir soudain qu'un livre décolle – cela a été le cas pour Beatles de A à Z.
« C'est aussi une école d'humilité car on ne peut plus blâmer l'éditeur si un livre ne marche pas. J'avais par exemple publié une bio de Michael Jackson – adaptée d'un magazine que j'avais réalisé sur cet artiste - et reçu quelques critiques peu aimables. J'ai finalement décidé de la réécrire intégralement, de l'enrichir de pleins d'anecdotes, ce qui m'a pris des jours et des jours. Et à présent le livre se tient, je sais que celui qui l'achètera a des chances d'être satisfait. Avec un livre traditionnel, il n'aurait pas été possible de tout réécrire et de remettre le livre en ligne.
« Donc, c'est une super école. Elle nous rappelle qu'au bout du compte, il y a un lecteur, quelqu'un qui va bien vouloir nous accorder quelques heures de sa vie, et qu'il faut le servir, le bichonner, lui donner une belle expérience. KDP est une plate-forme extraordinaire dans le sens où il est possible de publier extrêmement rapidement un livre. Après cela, les règles demeurent les mêmes que dans l'édition classique : la qualité est primordiale. »
La Lettre Amazon Kinde - L'auteur du mois : Daniel Ichbiah
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