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'Téléphone au coeur de la vie' et 'Michael Jackson, Black or White' sortent en livre de poche

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Deux de mes livres qui marchent bien en version numérique sont désormais disponibles en version papier, via Amazon.fr : Téléphone, au coeur de la vie et Michael Jackson, Black or White

Et oui... L'édition numérique, c'est vraiment extraordinaire pour un auteur. Toutefois, il faut bien se rendre à l'évidence : plus de 95 % des livres encore vendus aujourd'hui le sont en version papier. Et pour ce faire, nous disposons aujurd'hui d'outils fort pratiques de publication, notamment Createspace chez Amazon.

Autant le dire, pour un auteur, c'est tout de même libératoire de ne plus dépendre du bon vouloir de certains éditeurs pour diffuser leurs oeuvres. Je ompte bientôt revenir dessus sur une chronique...


Un témoignage hyper touchant d'un lecteur qui a retrouvé le moral avec le 'Livre de la Bonne Humeur' !

BonnehumeurCe matin, je viens de recevoir un message hyper touchant d'un adolescent de 15 ans qui me dit que Le Livre de la Bonne Humeur l'a aidé à sortir d'une dépression et qu'il le relit régulièrement pour se remonter le moral !

Wow ! Pour un auteur, quelle meilleure récompense que ce type de message.

Il se trouve que j'ai justement écrit Le Livre de la Bonne Humeur avec cet objectif que j'indique dans la description du livre

J'ai voulu écrire un livre que l'on puisse ouvrir à n'importe quelle page pour se mettre de bonne humeur.

Je le livre ici ce témoignage, tel quel, non retouché, car il est trop touchant...

Bonjour Daniel,

J'ai récemment lu votre livre sur mon ipad, pendant une periode de déséspoir total qui pour moi n'avais plus aucune issue et, j'ai eu un "declic"

J'ai dévoré votre livre en a peu près une heure, et pas une seule minute le sourire n'a quitté mes lèvres. Il contient beacoup de faits intérresants, amusants, mais aussi importants, car c'est dèrrieres des choses communes que se cache la réalité. Votre ouvrage a été source de motivation pour moi, et en moyenne une ou deux fois par semaine je relis quelques pages, ou quelques citations afin de me rafraichir l'ésprit.

Le livre porte bien son nom car il procure de la bonne humeur. Je l'ai même partagé avec des proches qui eux aussi ont eu la même reaction que moi ! Eh oui. J'ai juste pensé a vous féliciter pour ce que vous avez fait en voyant l'adresse email ecrite sur la deuxieme page du livre.

J'attends impatiament un autre livre dans ce genre qu'il ne tardera d'apprécier.

Je tenais aussi a vous dire que grâce a votre ouvrage, j'ai pu me remotiver pour finalement avoir un bon trimestre car je suis dans la voie du progrès.

J'attends votre réponse.

Bonne continuation.

Kevin Q. 15 ans.

 


L'Oculus Rift : pourquoi j'y crois très fort (interview)

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Atlantico.fr m'a interviewé à propos du casque de Réalité Virtuelle Oculus Rift et de ce qu'il va changer pour les joueurs, mais aussi pour le grand public. Ce site d'information m'a interviewé en tant qu'auteur de La Saga des Jeux Vidéo livre qui sera bientôt disponible en version poche.

 

 Voici le texte de l'interview

Atlantico : Facebook a racheté la société Oculus VR, qui produit notamment l'Oculus Rift, un casque de réalité virtuelle augmentée. Quelle est cette "réalité virtuelle", et quel est son potentiel ?

Daniel Ichbiah : Le casque développé par Oculus Rift "immerge" le joueur dans une réalité qui semble tout à fait réaliste et interactive. Lorsqu’il bouge la tête, les images se déplacent à 360 degrés pour suivre ce mouvement. Il a donc bel et bien l’impression d’évoluer dans le décor virtuel.

En fait, la Réalité Virtuelle n’a rien de nouveau, on en parlait déjà dans les années 90 mais à l’époque, la définition des images n’était pas assez bonne. Lorsqu’on essayait un casque sur un salon, on ressortait souvent avec un mal de tête, comme si le cerveau n’appréciait qu’on tente de le duper comme cela. Plus récemment, des casques étaient apparus mais l’angle de vision qu’ils offraient était limité à 40° environ. A présent, l’Oculus Rift offre un champ de vision de 110°, comparable à ce que voit notre œil en temps normal. De plus, les technologies de visualisation sont devenues extrêmement précises, ce qui fait que l’image projetée sur la rétine est très réaliste.

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Concrètement, que peut-on faire avec ce casque ?

Ce que l’on peut faire avec cela ? Toutes sortes de choses. Mais c’est sûr, c’est le jeu vidéo qui est le premier "client" de ce type de technologie.

Depuis 20 ans, les jeux tentent d’immerger le joueur dans l’action. Avec un casque de Réalité Virtuelle, nous y sommes pleinement. Le joueur est dans l’action. D’ailleurs, John Carmack, le créateur de Doom et Quake, deux jeux ultra-populaires déclinés sous de nombreuses formes, a craqué pour l’Oculus au point de s’y impliquer fortement et il n’est pas le seul. Plein d’éditeurs ont annoncé leur soutien. Ce pourrait être une révolution aussi forte que lors de la sortie de la Wii qui a mis le jeu vidéo à la portée d’une population qui n’avait pas joué auparavant. Sans doute même plus importante que la Wii...

 

Comment est-il possible de recréer un univers dans lequel le joueur s'immerge ? Ne devrait-on pas craindre de perdre pied, entre réalité et imaginaire ?

Tout simplement l’image que l’on regarde est générée en 3D à tous moments et projetée sur la rétine de l’usage (une image pour chaque œil afin de créer la stéréoscopie). C’est sûr, s’il y a des gens un peu solitaires, qui n’ont pas de vie sociale, cela ne va pas les encourager à aller vers les autres. Le danger pourrait exister - il existe déjà avec certains joueurs ultra accros à des jeux vidéo en ligne - que ce type de personne se contente de passer l’essentiel de son temps dans des univers virtuels, négligeant sa vie sociale. Et cela d’autant plus que, en image de synthèse, on peut créer des mondes fabuleusement séduisants - World of Warcraft en est un exemple.

 

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S'il s'agit a priori d'un outillage de gamer, ce genre de technologie pourrait-il avoir des applications pour le grand public ? Que laisse présager le rachat par Facebook ?

Oui, le jeu n’est pas la seule application possible, il y en a pléthore, d’autant que les logiciels sont là. Par exemple, avant de se rendre dans une ville à l’étranger, on pourrait la visiter virtuellement, commencer à repérer des endroits que l’on aimerait visiter. Ce pourrait être vrai aussi pour une visite de château. Ou plus simplement, avant de se rendre à un rendez vous, on fait la ballade "virtuellement", pour bien se repérer. Bien d’autres applications pour le grand public sont envisageables : apprendre un sport, suivre un cours de cuisine avec un professeur virtuel qui nous montre pas à pas ce qu’il faut faire, etc.

Le rachat de Oculus par Facebook laisse présager que Mark Zuckerberg pourrait vouloir utiliser cette technologie pour développer des liens sociaux plus immersifs. Au lieu de converser avec ses ‘amis’ Facebook par le biais de l’ordinateur, on pourrait les retrouver ‘pour de vrai’ dans des lieux virtuels, un peu comme dans le jeu Les Sims. Ce soir, on se retrouve sur une île, dans le loft que j’ai conçu, sur une autre planète. On s’échange des propos, des informations, je projette une vidéo que j’ai trouvée à mes invités...

 

Quid des joueurs ? On s'aperçoit que des processus sans manette comme Kinect ne se vendent pas nécessairement bien. Ce processus a-t-il vraiment une chance de s'implanter durablement sur le marché du jeu-vidéo et au sein de la communauté des joueurs ? Certains peuvent-ils se montrer "conservateurs" ?

Si cela se passe comme pour la Kinect, il est probable que Oculus Rift ne suffira pas, il faudra des accessoires supplémentaires. En fait la Kinect a montré que le ‘sans manette’ n’était pas la panacée universelle, il y a des jeux qui sont bien meilleurs avec une manette. En gros, il y a l’accessoire idéal pour chaque jeu.

Pour un jeu d’aventure où on se contente de découvrir des lieux, résoudre des énigmes, Oculus Rift devrait être suffisant. En revanche, si je dois traverser une jungle virtuelle, il faudra un instrument pour couper les lianes, débroussailler autour de moi. Si on doit se battre contre des aliens, il faudra une ou plusieurs armes interagissant avec le jeu. Pour conduire un véhicule de Formule 1, l’idéal serait un volant. Ce pourra être au départ la manette mais cela enlèverait beaucoup de réalisme et à terme, il est probable que les joueurs iront vers des accessoires interactifs adaptés au jeu.

En tout cas, il ne fait aucun doute que Oculus Rift sera un succès. Ma réserve serait plutôt sur le fait que tel quel, c’est encore un peu énorme comme casque. Il faudrait qu’ils arrivent à réduire la taille à celle de grosses lunettes, mais cela ne saurait tarder.

 

Pour lire l'interview sur le site Atlantico

http://www.atlantico.fr/decryptage/oculus-startup-qui-valait-2-milliards-euros-quel-potentiel-pour-technologies-realite-virtuelle-daniel-ichbiah-1023626.html

 

Daniel Ichbiah, auteur de La Saga des Jeux Vidéo

 

 


Le podcast de mon passage sur Sud Radio : 1 heure sur Madonna !

  Madonna Marcleval Sudradio

Ce matin, Sud Radio  a consacré une heure à l'histoire de Madonna. J'ai  pu parler en long et en large de la grande Madonna, ayant écrit le livre Madonna, Pop Confessions qui retrace sa vie.

Ce qui est incroyable, c'est que j'ai obtenu cette interview en partie grâce à Facebook ! Il y a deux semaines, j'ai mis en ligne L'histoire de Like a Virgin et je l'ai annoncé sur Facebook. Marc Leval a vu cela et a trouvé que ce serait bien de consacrer 10 minutes à cette histoire assez incroyable. Et puis, de fil en aiguille, cela a évolué en une heure entière sur la carrière de la chanteuse.

Voici le podcast. Une heure de Madonna avec deux chansons au passage : 'Like a Virgin' et 'Into the Groove'. My baby's got a secret...

Madonna interview sud radio

 


Interview donnée à Atlantico : à propos des enfants qui achètent trop d'options sur les Freemiums

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Le site Altantico m'a interviewé à propos de ce couple dont l'enfant a dépensé 2 000 euros en accessoires sur un 'Freemium'. Je me suis évertué à expliquer que cela paraissait tout de même louche, étant donné que l'iPad désactive le mot de passe en 15 minutes. Difficile de croire que cet enfant ignorait qu'il accédait à des options payantes et surtout, il a fait une sacré frénésie d'achats en un quart d'heure qui montre qu'il n'avait pas vraiment l'intention de jouer, mais de progresser ultra rapidement... Pas sûr que le message soit bien passé quand je vois comment la chronique a été titrée ;-))

En tout cas, voici le lien vers l'article sur Atlantico :

http://www.atlantico.fr/decryptage/freemiums-comment-laisser-vos-enfants-utiliser-votre-ipad-peut-finir-couter-fortune-gilles-dounes-daniel-ichbiah-1019785.html?page=0,1

 

Voici un extrait de l'interview :

Atlantico : En février dernier, une mère de famille britannique a découvert avec stupeur que plus de 2000 euros lui avaient été débités par Apple. Son fils avait acheté en moins d'un quart d'heure de très nombreuses options payantes pour son jeu favori avec l'iPad familial (voir ici). Quels sont les moyens d'éviter le piège des "freemiums" - ces jeux gratuits en apparence mais possédant des options payantes activées par un débit automatique ?

Daniel Ichbiah : Je suis tout de même fort étonné. Le fait qu’il faille payer les accessoires ou options supplémentaires est clairement indiqué. Il faut également savoir que ces options peuvent être gagnées normalement - sans payer - en jouant au jeu. Le fait de les acheter est une option destinée aux joueurs qui veulent gagner du temps. Ordinairement, ce sont des adultes qui achètent les options payantes, pas les enfants. Il faut certes informer les parents de ce risque, mais le système du freemium repose sur l’achat potentiel de ressources. Le fait que la mère ait été débitée de 2 000 euros montre que l’enfant n’avait pas vraiment l’intention de jouer, plutôt celle de gagner à tout prix, car il les a acheté en un temps extrêmement limité. Apple a eu le geste de rembourser ces parents il faut tout de même le dire.

 

Depuis, la Commission européenne s'est attaquée à ce problème (voir ici) en convoquant Apple et Google pour évoquer un système pernicieux : il est fréquent que "les consommateurs ne soient même pas conscients qu'ils dépensent de l'argent", car les jeux sont présentés comme gratuits. Outre le système de débit automatique, l'étiquette "free to play" n'est-elle pas trompeuse ?

Daniel Ichbiah : Le fait qu’il faut payer pour acheter est clairement indiqué. Le freemium a été popularisé par l’éditeur Zynga à partir de 2009, mais c’est un modèle qui existe depuis plus de 20 ans. Par exemple, le jeu Doom lancé en 1992 avait un niveau gratuit. Le fait qu’il soit gratuit servait à "appâter" le joueur. S’il voulait jouer aux autres niveaux, il lui fallait payer. C’est en fait le modèle de la plupart des jeux… C’est aussi le modèle de nombreux journaux en ligne : certains articles sont gratuits et d’autres payants. Enormément d’offres du Web reposent sur ce modèle. La plupart des logiciels sont en essai gratuit et si l’on veut certaines options, il faut payer.

 Ce qui s’est passé c’est que, à partir de 2004, pour des jeux en lignes comme World of Warcraft, Guild Wars 2 ou Star Wars the Old Republic nous avons eu un "commerce" qui s’est mis en place. En gros, certains jouent à un tel jeu jusqu’à atteindre un certain niveau puis revendent leur acquis à d’autres joueurs qui estiment qu’ils n’ont pas le temps de jouer suffisamment longtemps pour acquérir ces niveaux / accessoires. Le site IGE.com est spécialisé dans une telle revente.

 Là où Zynga a innové, c’est en intégrant directement cette vente d’accessoire dans ses jeux. Par exemple, dans Farmville, je peux prendre le temps de faire pousser les graines, avoir de belles plantes, je récolte un argent virtuel propre au jeu qui va servir à acheter une vache, etc. Mais je peux aussi gagner du temps en achetant la vache directement à Zynga avec de vrais dollars. C’est là le modèle qui a été repris par des éditeurs comme Whatsapp ou King (qui édite le best-seller Candy Crush).

 Les abus ont commencé avec des jeux comme My Little Pony : Friendship Is Magic de Gameloft/Hasbro (2012). Dans ce jeu particulier, certains éléments nécessaires pour compléter l’histoire auraient nécessité des années de jeu si on voulait les acquérir par sa seule compétence. Certains ont estimé qu’il aurait fallu jouer pendant 10 ans si on voulait terminer le jeu sans débourser un centime. Là, c’est grave, c’est déloyal de la part de l’éditeur. Ce sont ces jeux qu’il faut dénoncer ouvertement. Sur la plupart des autres jeux, le fait que de très jeunes joueurs décident d’acheter les accessoires, indique que pour l’essentiel, ils ne veulent pas jouer, juste accumuler des points. Donc, c’est sûr, il faut informer les parents. Il semble pourtant que le modèle soit clair.

 

Bruxelles a demandé à l’industrie des applications mobiles de trouver des solutions afin d'assurer une protection aux utilisateurs. Apple a pourtant déjà instauré des garde-fous. Depuis 2011, le mot de passe est demandé toutes les quinze minutes pour télécharger des options payantes. Il existe un réglage pour désactiver toute possibilité d'acheter des applications ou extensions. Que les marques pourraient-elles faire de plus ?

Daniel Ichbiah : Apple demande effectivement toujours un mot de passe avant qu’il soit possible d’acheter et dans la mesure où le laps de temps est de 15 minutes, il est extrêmement curieux qu’un enfant ait pu acheter autant de choses en si peu de temps ! Il n’avait pas l’intention de gagner les options par sa compétence. Il voulait juste accumuler des points. Bon, je peux comprendre le désarroi des parents qui ont découvert qu’ils avaient été débitées de 2 000 euros. C’est sûr qu’il faut les informer de ce risque. En revanche, le fait que les options sont payantes est clairement indiqué.

 

Les médias et le grand public semblent découvrir ce phénomène. Pourtant, les systèmes de paiement en ligne et de débit automatique existent depuis des années. Comment expliquer ce manque de prise de conscience ? Et comment y remédier ?

Daniel Ichbiah : Avant tout, il faut informer les parents du risque. Les éditeurs de jeux n’ont pas forcément réalisé qu’en laissant leurs enfants jouer à un jeu ‘freemium’, celui-ci pourrait abuser des options payantes. Je ne vois pas trop comment y remédier, à part un avertissement très clair aux parents.

 

Ce problème n'est pas spécifique d'Apple. Quels sont les autres pièges à éviter ?

 Daniel Ichbiah : Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce n’est pas un "piège". Le fait que l’on peut acheter, n’est pas caché. C’est peut-être le terme "freemium" qui est trompeur en fait.

 En tout cas, c’est l’envie de progresser facilement dans un jeu qui est le moteur des achats d’accessoires sur les freemiums. On peut payer pour "gagner" avec moins d’effort. On peut considérer qu’il y a de l’abus quand, comme avec My Little Pony : Friendship Is Magic il n’est pas raisonnablement possible de gagner avec sa seule compétence. C’est ce type de jeux qu’il faut dénoncer.

 Cela dit, il est possible de régler sa tablette ou son téléphone pour limiter cette fonction. Ainsi, dans les paramétrages d’Apple, on peut empêcher l’achat automatique de bonus. Sur Android, cela doit sans doute être possible, en tout cas, il est probable que Google va le mettre en place.

 

 


Le podcast de mon passage sur France Bleu pour parler d'Amazon et de Jeff Bezos

Superpuissances   Daniel 2005Francebleu
Ce lundi matin très tôt, je suis intervenu sur France Bleu en tant qu'auteur du livre Les Nouvelles Superpuissances pour évoquer Amazon et Jeff Bezos. Voici le podcast (très court : 2 minutes 30 en tout en pour tout !)

Francebleu

 


Une interview à propos du livre 'Les Nouvelles Superpuissances' sur le site Convergence Numérique

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Dans son édition n°54, le site Convergence Numérique m'a interviewé sur le livre Les Nouvelles Superpuissances. L'interview a été menée, de main de maître, par le jeune Vincent Touati.

Voici le podcast de l'interview :

Podcast54

 


Dans le Figaro du 20 mars : une interview que j'ai donnée sur les robots

Robots2Dans le Figaro de ce matin se trouve une interview que j'ai donnée à ce journal sur le thème des Robots :

 

Innorobo 2014 : le mythe du robot au cinéma

 

Deux événements ont suscité cette demande d'interview. Le premier est la sortie du film Her dans lequel le héros s'amourache d'une fille virtuelle. Le second est la tenue en ce moment du salon Innorobo à Lyon.

 

 

Pour information, ce salon est organisé par Bruno Bonnel jadis fondateur d'Infogrammes et dont je raconte l'histoire dans La Saga des Jeux Vidéo. De plus, Bruno Bonnel s'est entiché des robots après avoir lu mon livre : Robots - Génèse d'un peuple artificiel.

 

Pour mémoire, ce livre d'abord sorti en 2005 (et couronné du Prix Roberval cette même année) a été mis à jour et republié sur les principales librairies numériques.

 

 

Voici le texte de l'interview :

EN IMAGES - À l'occasion du salon lyonnais qui s'achève ce jeudi, l'écrivain Daniel Ichbiah décrypte pour Le Figaro, une technologie qui facilite le quotidien des consommateurs... autant qu'elle fascine les cinéastes. La réalité est encore loin de dépasser la fiction.

Les robots envahissent notre quotidien un petit peu plus chaque jour. Ils nettoient notre sol, impriment des objets en 3D, s'envolent pour l'espace. Au cinéma, il en va tout autrement. Cyborgs, humanoïdes, inventions 100% métalliques ou extraterrestres incarnent la milice d'un gouvernement tyrannique, des clones meurtriers et détournent les héros de leur destinée. Ils vont parfois jusqu'à s‘entretuer et n'assistent l'homme que lors de rares occasions, qu'il s'agisse de préserver l'avenir écologique de la Terre, de s'engager dans l'armée, d'être le fruit d'une passion amoureuse ou de s'improviser compagnon bienveillant d'un voyage initiatique.

Pour le spécialiste des nouvelles technologies Daniel Ichbiah, contacté par Le Figaro, les robots sont ancrés dans l'imaginaire collectif comme des «machines super-puissantes douées d'une conscience» alors qu'ils ne sont constitués que de «simples boulons». Souvent présentés aux spectateurs comme des entités perfides et aux motivations néfastes, ils font office de redoutables menaces pour l'humanité... pourtant totalement irréalistes. «Cet engouement des réalisateurs et du public pour les films de robots s'explique par une fascination, un vieux fantasme liés à la Bible: celui de pouvoir créer un être vivant à sa son image. Certains programmeurs se considèrent comme de véritables Dieux. Mais les films de robots relèvent pour l'essentiel d'absurdités incroyables», explique l'auteur de Robots, genèse d'un peuple artificiel (Minerva, 2005). L'écrivain cite en exemple l'adaptation du roman d'Isaac Asimov I, Robot réalisé par Alex Proyas en 2004, dans lequel «il n'existe qu'un seul et unique fabricant de robots pour toute une planète!».

«Le robot est voué à demeurer l'esclave bienheureux»

Si la réalité rattrape progressivement la fiction - Romeo, le robot humanoïde «made in France» vient d'être dévoilé au salon Innorobo 2014 et les exo-squelettes aperçus dans Aliens, le retour,Iron Man, Elysium et bientôt Edge of Tomorrow existent déjà dans la vraie vie - nous sommes encore loin, après 74 ans d'innovations, des promesses spectaculaires du septième art. «Conçu par IBM, le programme Watson possède une forme d'intelligence proche de l'humain et présente en ce sens des perspectives intéressantes. On pourrait aussi très bien imaginer des robots pilotés à distance par l'homme, qui explorerait des contrées inhabitables, dans une dizaine d'années. Le roboticien Hiroshi Ishiguro a conçu un produit qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, capable d'assurer à sa place des présentations aux quatre coins du globe. C'est beaucoup plus amusant qu'une visioconférence! Mais il faut garder en tête que le consommateur attend du comportement d'un robot celui d'un esclave bienheureux, qui exécute des tâches purement domestiques. Par exemple, le robot capable de faire un lit, n'a toujours pas été inventé!».

Nous sommes donc à des années lumières de hooligans artificiels ou de Sentinelles chargées de maintenir l'ordre façon Chappie ou X-Men Days of Future Past . Mais d'où vient alors le danger? «De l'addiction que procurent certaines technologies, et à laquelle fait référence le réalisateur Spike Jonze dans son dernier film, Her [dans lequel Joaquin Phoenix tombe amoureux d'une intelligence artificielle, NDLR]. Il provient de l'impossibilité de ne plus faire la différence entre la réalité et la fiction, je pense notamment aux enfants du Japon, où les jouets-robots sont particulièrement développés. Le danger peut se manifester le jour où les personnes pourront reproduire sous la forme d'un robot, des personnes décédées, un grand-père, un ami... Pour ce qui est de reproduire des célébrités, cela représente un marché gigantesque de plusieurs milliards, c'est indéniable. Et ça pourrait être amusant de voir dans notre salon les Stones jouer un concert mythique des années 1960 ou d'avoir Brad Pitt pour chauffeur. Mais cette possibilité met en lumière de dangereuses dérives».

«Il ne faut pas se tromper: c'est l'homme le génie, pas le robot.»

Daniel Ichbiah

Pour Daniel Ichbiah, les scénarios catastrophiques des blockbusters de science-fiction ne peuvent prendre forme dans notre société dans la mesure où la sécurité d'un robot est le critère de vente numéro un: «Personne n'achètera un robot si la notice le décrit comme capable de prendre le contrôle d'une ville, d'exterminer une population ou simplement de nuire. Le robot est dénué d'émotions. Il ne faut pas se tromper: c'est l'homme le génie, pas le robot. Ce dernier sera éternellement au service de l'homme». Le robot au cinéma, comme dans la réalité, est-il finalement le meilleur ami de l'homme ou son pire ennemi? «Un peu des deux. Votre voiture peut-être votre pire ennemie à la suite d'un accident comme elle peut être votre meilleure amie lorsqu'elle vous évite des heures de transports en commun. L'homme se satisfera du robot tant qu'il restera un esclave docile: l'homme ou la femme de ménage par excellence... et n'en attendra jamais vraiment plus». Voilà de quoi ternir les espoirs de beaucoup de cinéphiles... ou de geeks.

 


Le podcast de l'émission que j'ai fait sur Téléphone (Sud Radio) mercredi 19 mars

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Marc Leval partage un point avec moi : c'est un mordu du groupe Téléphone. Il m'a même confié qu'il a appris à jouer de la batterie - il en a fait pendant 20 ans - après avoir écouté Téléphone (il s'était entiché de Richard Kolinka).

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Du coup, l'interview que nous avons fait sur Sud Radio sur le livre Téléphone au coeur de la vie s'est transformée en réunion de fans. Très rock'n roll.

 

 

Voici le podcast de l'émission !!!

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1 heure de fun, d'échanges, d'anecdotes...


Nouveau livre : Fils de P... Les enfants de présidents.

 

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"Une des pires choses au monde est d'être l'enfant d'un président"
Franklin Delano Roosevelt

 

L'idée est venue de Stéphane Chabenat qui dirige les éditions de l'Opportun. Il m'a écrit un matin pour me proposer cette idée : un livre qui porterait sur les enfants de présidents de la République. Avec un titre : Fils de P...

 

Le thème : comment se passe la vie quand on s'appelle Claude Chirac, Philippe de Gaulle, Mazarine, Chelsea Clinton, Jean-Christophe Mitterrand, Thomas Hollande, Jean Sarkozy, Patti Reagan ?...

 

Ce n'est pas l'univers dans lequel j'évolue habituellement. Pourtant l'exercice m'a semblé séduisant. Il restait à rencontrer quelques personnes ayant cotoyé les intéressés, qu'ils aient été proches du pouvoir ou simplement journalistes du domaine.

&nsbp; J'ai avant tout découvert une étrange sensation : celle de vivre en partie, par procuration...

Steve Ford, fils d'un président de la République américain a résumé la chose ainsi :

" C'est étrange. Vous pouvez remarquer qu'ils regardent à travers vous, à la recherche d'une image qu'ils ont de votre père, le président. Vous vous sentez presque non-existant. "

 

J'ai découvert qu'il y avait une dizaines de grandes familles :

  • Les idolâtres : ceux qui perpétuent la légende comme quoi 'Papa était le meilleur'
  • Coach de papa : puisque Papa était souvent absent, pourquoi ne pas devenir son assistant, son bras droit, celui sur le ou laquelle il peut toujours compter
  • Politicien comme papa : la carrière de papa a l'air d'être si 'fun' que, à l'instar d'un Thomas Dutronc dans la chanson, on fait comme lui !
  • Rebelles : Il arrive aussi que la fille ou le fils du président soit son opposant n°1 !!!
  • L'enfant caché : L'histoire quasi surréaliste d'un président qui est parvenu à cacher à son peuple qu'il avait un enfant secret !
  • Les tragédiens : A trop tutoyer une gloire facile, certains enfants de présidents se brûlent les ailes...
  • Contraint et forcé : Que faire quand votre destin est tracé d'avance ? Se rebeller ? Se conformer à ce qui est attendu de vous ? Un choix cornellien.
  • Victimes et profiteurs : Puisque la chance semble avoir frappé, certains peuvent choisir d'en profiter outrageusement...
  • La tentation de la normalité : Pour d'autres, vivre une vie 'normale' apparaît comme la panacée ultime. Au risque de sombrer dans la caricature.

 

La présentation détaillée du livre se trouve ici : Fils de P...

 

Et pour ceux qui voudraient plonger sans attendre, j'ai mis un long extrait en ligne : L'incroyable destin de Mazarine, la fille cachée de François Mitterrand

 

Sortie jeudi 20 mars 2014.


Ma chronique sur l'iPhone 6 dans le Nouvel Obs a dépassé les 95 000 pages lues

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Je ne m'y attendais pas... Il faut croire que le sujet interpelle des dizaines de milliers de fans de la marque Apple... Ma chronique parle du désarroi que peuvent éprouver tous ces Apple users qui durant 10 ans ont eu les plus beaux objets du moment dans leur poche, dans leur mallette.

Le Nouvel Obs m'avait demandé une chronique là-dessus et elle a été mise en ligne vendredi en fin de matinée. Elle semble 'parler' à bien des Apple fans... Elle était à 50 000 samedi.

Dimanche soir, vers 23:00, les 80 000 pages lues n'étaient plus très loin. Ce lundi matin vers 7:20, ils ont été dépassés. Vendredi soir, ce sont plus de 90 000.

Voici la page de la chronique sur le site du Nouvel Obs :

L'iPhone 6 et les rumeurs : pourquoi le nouveau smartphone d'Apple se doit d'être bluffant

 

C'est la page la plus consultée du Nouvel Obs - Plus depuis vendredi !

 

Le texte de la chronique :

L’iPhone 6, nous l’attendons, nous guettons les rumeurs, les bruits de couloir désespérément… Qu’attendent avant tout les fans, les irréductibles d’Apple ? Que notre marque fétiche se montre enfin à la hauteur du haut de gamme de la compétition. Traduisez… Samsung.

 

Plus d’un utilisateur d’iPhone 5C ou 5S a regardé malgré lui par-dessus l’épaule de son voisin qui manipulait un Galaxy Note 3 et prenait des notes allègrement sur l’écran géant. Ou sur un autre modèle ample, tel que le Galaxy S4 (en attendant que le S5 soit disponible).

 

iPod, OSX, premier iPhone : l'âge d'or du "Think different"

 

Il faut comprendre le désarroi des Apple-maniacs. Durant une dizaine d’années, ils ont eu dans leur poche ou dans leur mallette les joujoux les plus magnifiques du moment.

 

Lorsque le premier iPod est sorti fin 2001, il transcendait les autres lecteurs MP3, il n’y a pas d’autre mot. Un peu comme si le quidam moyen avait un tank alors que l’on avait une Porsche – la plupart d’entre nous ont oublié à quel point les baladeurs MP3 d’avant 2001 comme ceux de Creative Labs étaient lourdaux, inutilement complexes, ressemblant plus à de la quincaillerie qu’à des objets "tendance".

 

Alors, très vite, on a vu des iPod mini à la ceinture des tennis-men, des acteurs, ou dans la poche des couturiers.

 

Il y a ensuite eu les Macbook avec le système Mac OSX, si fluide, si aérien, si vif qu’il faisait passer Windows pour un devoir d’écolier un peu bâclé. Quelle n’était pas la fierté de ceux qui exhibaient leur Mac dans l’avion, rendant leurs compagnons de voyage un peu gênés de taper sur du HP ou du Dell ?

 

L’apothéose fut l’iPhone, lancé en 2007, suivi par le déferlement des apps un an plus tard. Plus que jamais, la marque Apple se distinguait entre toutes en offrant le nec plus ultra, avec des années lumières d’avance, un confort d’usage inégalé, des trouvailles énormes comme l’affichage qui se repositionne quand on change l’orientation de l’appareil. Trois ans plus tard, l’iPad a été la cerise finale, affirmant encore et toujours qu’Apple était inégalable.

 

Apple, c’était si bien, c’était tellement mieux que ce que l’on trouvait ailleurs, que l’utilisateur était prêt à payer bien plus cher pour bénéficier de ce plus produit, cette émanation du célèbre slogan "Think Different".

 

Steve Jobs, le style et le discours

 

Là n’est pas tout. Pour lancer ces produits, les présenter au monde, nous avions droit à un orateur hors pair, une rockstar adulée de tous, l’immense Steve Jobs, avec sa barbe de trois jours, ses jeans et son allure ultra cool.

 

Nous avions droit à ses discours mémorables, emplis d’un sens du suspense, de la mise en scène, de l’enrobage, avec souvent quelques belles surprises à la clé. Il était tellement brillant que nous lui pardonnions ses excès, ses façons d’interpréter certains chiffres pour mieux faire mousser Apple, ses bravades et ses défis.

 

Rideau. Steve Jobs n’est plus. C’est un responsable de la gestion des stocks en flux tendus qui a pris le relais. Jonathan Ive, le designer vedette est toujours là, mais il semble qu’il n’ait plus l’inspiration d’antan. Ou alors, il prend un malin plaisir à nous faire attendre. Or, depuis le début 2012, deux compétiteurs féroces ont pris le marché d’assaut.

 

Google et Samsung, des challengers qui n'en sont plus

 

Le premier s’appelle Google. Ce n’est pas de gaîté de cœur que le fan de l’iOS voit les innovations s’accumuler du côté d’Android qui en quelques années, a dévoré l’essentiel du marché jadis capturé par l’iPhone. Soit dit en passant, l’Apple fan peut se dire que du temps de Jobs, les Google Glass auraient sans doute été devancées par les Apple Glass !

 

Le second, c’est incontestablement Samsung. Le Galaxy S3 a été l’appareil de la rupture. Soudain, on a vu des gens bien sous tous rapports brandir fièrement leur S3 au su et au vu de tous. Et Samsung ne cesse de sortir des modèles qui démontrent que le Coréen n’est pas près de lâcher le morceau.

 

Même les Windows Phone sont crédibles ! 

 

Le souci, au sens plus large, c’est que d’autres concurrents ont élevé le niveau. Windows Phone est également devenu un système qui en met plein la vue – le Nokia Lumia, je l’ai eu en main et j’ai apprécié aussi bien sa taille que sa vivacité. Quant à la tablette Surface 2, que dire, elle en jette !

 

Il en va de même pour bien des PC d’aujourd’hui : le message d’Apple sur l’esthétique est passé et on voit fleurir des modèles qui ont sacrément de l’allure comme l’HP Envy X2. Résultat des courses : quand on se ballade dans le rayon informatique d’un grand magasin, la différence Apple n’est plus aussi palpable que par le passé. Et la différence de prix ne se justifie plus autant.

 

Apple peut vivre durant des années sur la seule force de l’attachement de ses inconditionnels. Mais pas éternellement. Car, curieusement, nous voilà revenus à la période qui a précédé le retour de Steve Jobs chez Apple (avant 1996) et où la marque ne cessait de décliner en terme de parts de marché.

 

Le secteur du jeu vidéo nous montre qu’un leader peut se voir détrôné en quelques années. Nintendo qui triomphait superbement de 2006 à 2009 allant jusqu’à représenter plus de 50% des ventes de consoles a récemment vu la situation se retourner au profit de Sony et de Microsoft. Voilà ce qui guette Apple…

 

L'iPhone devra être exceptionnel

 

Conclusion : l’iPhone 6 a sacrément besoin d’être un téléphone ultra-innovant, et même bluffant. Pas seulement un modèle qui le mette à niveau de la concurrence avec un processeur ultra rapide, une caméra haute résolution et un écran géant – le tout avec l’excellence de la fabrication maison. Ce n’est pas suffisant.

 

La raison d’être d’Apple c’est d’avoir quelques années d’avance, d’être la marque qui donne à son usager ce curieux sentiment que, comment dire… Pas de doute, c’est le top. Alors, il faut qu’Apple nous surprenne et pas qu’un peu. Qu’elle nous en mette plein la vue. Telle est sa raison d’être.


Ma chronique sur le malaise des fans d'Apple dans le Nouvel Obs de ce vendredi 14 mars

Temp

Le Nouvel Obs m'a demandé d'écrire une chronique à propos de l'iPhone 6. J'ai surtout voulu mettre l'accent sur le fait que, depuis deux ans environ, les fans de la marque Apple se sentent un peu dérouté. Les innovations bluffantes sortent bien souvent chez des concurrents. Quelque chose a bien changé...

L'article se trouve ici :

L'iPhone 6 et les rumeurs : pourquoi le nouveau smartphone d'Apple se doit d'être bluffant


Sur le site de l'INA - une vidéo où je parlais d'Internet sur France 2 en mai 1995

Temp2

Et oui... C'était en mai 1995. La France découvrait Internet, les cybercafés... Cela faisait encore un peu peur...

Le reportage dans toute sa splendeur...


Une interview sur les Google Glass

Temp

Le magazine en ligne Atlantico m'a interviewé sur les Google Glass... Quel est leur impact sur la vie privée ? J'ai surtout voulu faire remarquer que Babak Parviz, le chef du projet ambitionnait initialement de créer des lentilles de Réalité Augmentée. Et oui !...

Dans sa liste des choses "à faire et à ne pas faire" avec des Google glasses, le géant du web donne aux "expérimentateurs" des conseils qui pourraient relever de l'évidence : ne pas s'énerver lorsque les gens posent des questions sur lesdites lunettes, les enlever au restaurant, demander l'autorisation des personnes avant de les prendre en photo… Ces indications sont-elles l'émanation d'une volonté plus profonde de Google d'accompagner constamment nos vies, de s'y introduire ?

Daniel Ichbiah : Pour ce qui est des conseils donnés par Google sur l'usage des Google glasses, il fait savoir que la firme marche sur des œufs. Car si on va au bout de la logique, il s'agit d'une intrusion extrême dans la vie privée des gens, qu'il s'agisse de ceux qui les qui les portent ou de ceux qui les croisent. Porter des Google glasses, cela revient à exposer en permanence sa vie privée. Un jour, des applications de reconnaissance des visages se développeront, et elles se vendront comme des petits pains. Une consultation peut ainsi être lancée sur les personnes croisées ; on saura leur nom, leurs goûts, leurs habitudes de consommation… C'est pourquoi les porteurs de Google glasses vont susciter une très forte méfiance.  Comme Google a conscience de cela, l'entreprise se montre très prudente.

Il faut aussi savoir une chose sur Babak Parviz, le chef de projet des Google glasses : je l'avais interviewé en 2009 lorsqu'il était à l'université de Washington, époque à laquelle il travaillait sur un projet de lentilles connectées. Il aurait peut-être pu les développer dès aujourd'hui, mais il y a fort à parier que Google a calmé ses ardeurs, pour d'abord passer par les Google glasses. Car une fois que les gens porteront des lentilles virtuelles, plus personne ne pourra savoir qui peut les espionner ou non. Google avance donc avec prudence, d'autant qu'à une époque Gmail a suscité un tollé, tout comme Google Street View. Il est même étonnant que les Google glasses ne choquent pas davantage.

Les indications données dans cette notice ne peuvent cacher le fait que Google sait très bien les problèmes que posent les Google glasses, notamment au niveau des photos. C'est pourquoi je dis qu'ils marchent sur des œufs. La société est sur la sellette dans beaucoup de pays d'Europe, mais pas que : en Inde elle a été condamnée à 5 milliards d'euros d'amende pour violation de la vie privée. Les procès sont multiples au travers du monde. Bien que les dirigeants déclarent qu'ils n'affichent pas de publicités sur leurs lunettes, ils n'en ont pas besoin ; il suffit que vos habitudes soient connues pour vous orienter vers certains produits en ensuite empocher une commission.

De quelle manière la généralisation des Google glasses pourrait-elle changer les relations entre les personnes ? Pourquoi ?

Toute personne qui pourrait avoir un intérêt financier lors d'une rencontre avec quelqu'une trouverait dans les Google glasses une manne d'informations en temps réel. Beaucoup de gens filmeront, aussi, tout en sachant que la vidéo sera stockée sur un serveur dans un endroit inconnu. Le souci est là, et je pense que la gêne sur la vie privée sera telle que le lancement devrait être houleux.


Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/bienseance-selon-google-cette-terrifiante-vision-monde-qui-transpire-mode-emploi-officiel-google-glasses-daniel-ichbiah-1009286.html#1GqGQPjY2GljjbZg.99

Atlantico : Dans sa liste des choses "à faire et à ne pas faire" avec des Google glasses, le géant du web donne aux "expérimentateurs" des conseils qui pourraient relever de l'évidence : ne pas s'énerver lorsque les gens posent des questions sur lesdites lunettes, les enlever au restaurant, demander l'autorisation des personnes avant de les prendre en photo… Ces indications sont-elles l'émanation d'une volonté plus profonde de Google d'accompagner constamment nos vies, de s'y introduire ?

Daniel Ichbiah : Pour ce qui est des conseils donnés par Google sur l'usage des Google glasses, il fait savoir que la firme marche sur des œufs. Car si on va au bout de la logique, il s'agit d'une intrusion extrême dans la vie privée des gens, qu'il s'agisse de ceux qui les qui les portent ou de ceux qui les croisent. Porter des Google glasses, cela revient à exposer en permanence sa vie privée. Très vire, des applications de reconnaissance des visages vont se développer, et elles se vendront comme des petits pains. Une consultation pourra ainsi être lancée sur les personnes croisées ; on saura leur nom, leurs goûts, leurs habitudes de consommation… C'est pourquoi les porteurs de Google glasses vont susciter une très forte méfiance.  Comme Google a conscience de cela, l'entreprise se montre très prudente.

Il faut aussi savoir une chose sur Babak Parviz, le chef de projet des Google glasses : je l'avais interviewé en 2009 lorsqu'il était à l'université de Washington, époque à laquelle il travaillait sur un projet de lentilles connectées. Il aurait peut-être pu les développer dès aujourd'hui, mais il y a fort à parier que Google a calmé ses ardeurs, pour d'abord passer par les Google glasses. Car une fois que les gens porteront des lentilles virtuelles, plus personne ne pourra savoir qui peut les espionner ou non. Google avance donc avec prudence, d'autant qu'à une époque Gmail a suscité un tollé, tout comme Google Street View. Il est même étonnant que les Google glasses ne choquent pas davantage.

Les indications données dans cette notice ne peuvent cacher le fait que Google sait très bien les problèmes que posent les Google glasses, notamment au niveau des photos. C'est pourquoi je dis qu'ils marchent sur des œufs. La société est sur la sellette dans beaucoup de pays d'Europe, mais pas que : en Inde elle a été condamnée à 5 milliards d'euros d'amende pour violation de la vie privée. Les procès sont multiples au travers du monde. Bien que les dirigeants déclarent qu'ils n'affichent pas de publicités sur leurs lunettes, ils n'en ont pas besoin ; il suffit que vos habitudes soient connues pour vous orienter vers certains produits en ensuite empocher une commission.

De quelle manière la généralisation des Google glasses pourrait-elle changer les relations entre les personnes ? Pourquoi ?

Toute personne qui pourrait avoir un intérêt financier lors d'une rencontre avec quelqu'une trouverait dans les Google glasses une manne d'informations en temps réel. Beaucoup de gens filmeront, aussi, tout en sachant que la vidéo sera stockée sur un serveur dans un endroit inconnu. Le souci est là, et je pense que la gêne sur la vie privée sera telle que le lancement devrait être houleux.


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Voici la reproduction de l'interview :

Dans sa liste des choses "à faire et à ne pas faire" avec des Google glasses, le géant du web donne aux "expérimentateurs" des conseils qui pourraient relever de l'évidence : ne pas s'énerver lorsque les gens posent des questions sur lesdites lunettes, les enlever au restaurant, demander l'autorisation des personnes avant de les prendre en photo… Ces indications sont-elles l'émanation d'une volonté plus profonde de Google d'accompagner constamment nos vies, de s'y introduire ?

 Daniel Ichbiah : Pour ce qui est des conseils donnés par Google sur l'usage des Google glasses, il fait savoir que la firme marche sur des œufs. Car si on va au bout de la logique, il s'agit d'une intrusion extrême dans la vie privée des gens, qu'il s'agisse de ceux qui les qui les portent ou de ceux qui les croisent. Porter des Google glasses, cela revient à exposer en permanence sa vie privée. Très vite, les applications de reconnaissance des visage vont se généraliser et elles se vendront comme des petits pains. Une consultation pourra ainsi être discrètement lancée sur les personnes croisées ; on saura leur nom, leurs goûts, leurs habitudes de consommation… C'est pourquoi les porteurs de Google glasses vont susciter une très forte méfiance.  Comme Google a conscience de cela, l'entreprise se montre très prudente.

 Il faut aussi savoir une chose sur Babak Parviz, le chef de projet des Google glasses : je l'avais interviewé en 2009 lorsqu'il était à l'université de Washington, époque à laquelle il travaillait sur un projet de lentilles connectées. Il aurait peut-être pu les développer dès aujourd'hui, mais il y a fort à parier que Google a calmé ses ardeurs, pour d'abord passer par les Google glasses. Car une fois que les gens porteront des lentilles virtuelles, plus personne ne pourra savoir qui peut les espionner ou non. Google avance donc avec prudence, d'autant qu'à une époque Gmail a suscité un tollé, tout comme Google Street View. Il est même étonnant que les Google glasses ne choquent pas davantage.

 Les indications données dans cette notice ne peuvent cacher le fait que Google sait très bien les problèmes que posent les Google glasses, notamment au niveau des photos. C'est pourquoi je dis qu'ils marchent sur des œufs. La société est sur la sellette dans beaucoup de pays d'Europe, mais pas que : en Inde elle a été condamnée à 5 milliards d'euros d'amende pour violation de la vie privée. Les procès sont multiples au travers du monde. Bien que les dirigeants déclarent qu'ils n'affichent pas de publicités sur leurs lunettes, ils n'en ont pas besoin ; il suffit que vos habitudes soient connues pour que les Google Glass puissent vous orienter vers certains produits vendus dans le quartier où vous vous trouver - correspondant à ce que vous aimez. Google pourra ensuite empocher une commission dans la boutique où vous vous rendrez.

De quelle manière la généralisation des Google glasses pourrait-elle changer les relations entre les personnes ? Pourquoi ?

 Toute personne qui pourrait avoir un intérêt commercial lors d'une rencontre avec quelqu'un disposera, avec les Google glasses une manne d'informations en temps réel. Beaucoup de gens filmeront ce qu'il voit. Or, la vidéo sera stockée par Google sur un serveur dans un endroit inconnu. Le souci est là, et je pense que la gêne sur la vie privée sera telle que le lancement devrait être houleux.

 Une porteuse de Google glasses a  récemment été agressée dans un bar. Une prise de conscience - parfois violente, certes - est-elle en train de voir le jour ?

Les réactions suscitées par la rencontre avec des porteurs de Google glasses sont encore trop méconnues. Je ne sais pas moi-même comment je réagirais. Peut-être demanderais-je au journaliste qui m'interroge de les enlever avant de commencer. Mais ce qui fait bien plus peur, c'est le projet de lentilles connectées, qui arriveront de toute façon un jour.

 Au final, quelle est la société rêvée de Google ? Les Google glasses y jouent-elles un rôle central ?

 Si on veut comprendre Google, il faut savoir que c'est pour l'essentiel une agence de vente de publicité. Google, via les mots-clés, est là pour vendre de la publicité, et rien d'autre. Avec les Google glasses, on peut imaginer que l'appareil nous indiquera différentes adresses en fonction de ce que nous regardons, ce que nous aimons, où se trouvent les prix les plus bas… On pourrait aussi imaginer un système de reconnaissance fonctionnant comme ceci : la Google Glass identifie la vitrine que nous sommes en train de regarder, et nous informe qu'il y a des articles similaires moins chers, en promotion en face ou dans une boutique située à 300 mètres de là… Les applications sont infinies. C'est ça, le but des Google glasses, nous amener à nous rendre dans des enseignes réelles, pour récupérer une commission au passage.

 

L'article se trouve ici : Interview de Daniel Ichbiah sur Atlantico

 

ions suscitées par la rencontre avec des porteurs de Google glasses sont encore trop méconnues. Je ne sais pas moi-même comment je réagirais. Peut-être demanderais-je au journaliste qui m'interroge de les enlever avant de commencer. Mais ce qui fait bien plus peur, c'est le projet de lentilles connectées, qui arriveront de toute façon un jour.

Au final, quelle est la société rêvée de Google ? Les Google glasses y jouent-elles un rôle central ?

Si on veut comprendre Google, il faut savoir que c'est pour l'essentiel une agence de vente de publicité. Google, via les mots-clés, est là pour vendre de la publicité, et rien d'autre. Avec les Google glasses, on peut imaginer que l'appareil nous indiquera différentes adresses en fonction de ce que nous recherchons, où se trouvent les prix les plus bas… Ou encore, un système de reconnaissance pourrait identifier le flanc que nous sommes en train de regarder, pour nous informer qu'il y en a de moins chers en face… Les applications sont infinies. C'est ça, le but des Google glasses, nous amener à nous rendre dans des enseignes réelles, pour récupérer une commission au passage.


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L'histoire de 'Like a Virgin' de Madonna

Avis aux fans de Madonna... Etant l'auteur de deux biographies sur la chanteuse, je me suis dit qu'il serait bon de proposer aux amateurs davantage d'extraits sur la vie de la diva des divas.

Nous commençons donc avec L'histoire de la chanson 'Like a Virgin'...

D'autres extraits vont suivre bientôt...

Madonna

La page de présentation de mes bios de Madonna se trouve ici : Daniel Ichbiah - page sur Madonna


Une chronique que j'ai écrite sur Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, publiée par le site du Nouvel Obs

A la fin du mois de mars, sort une biographie consacrée à Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon.

Ayant adapté cette biographie, je l'ai trouvé excessivement élogieuse et j'ai souhaité écrire une préface plus mesurée, montrant les bons et les mauvais côtés du personnage. Or, l'éditeur américain a refusé que ma préface soit publiée dans la version française du livre publiée par First Editions.

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En voici un extrait que le Nouvel Obs publie dans son édition du lundi 10 mars 2014 :

Nouvel Obs - chronique Daniel Ichbiah sur Jeff Bezos, fondateur d'Amazon

Si vous souhaitez la préface que j'avais écrite dans son intégralité, la voici ici :

 

L’énigme Bezos

Daniel Ichbiah

Ce texte devait servir de prologue pour la version française du livre The Everything Store que First va publier en France fin mars.

L’éditeur américain n’a pas souhaité que ce prologue soit inclus dans la version française…

 

 

On l’a parfois adoubé d’un qualificatif en tous points élogieux. Jeff Bezos serait le prétendant à la succession de Steve Jobs. Non pas à la tête d’Apple, mais en terme de vision, de panache…

Nul ne saurait dire si ce sont des gens d’Amazon qui ont fait circuler cette idée afin que, comme un mantra, elle en vienne à s’imprimer dans l’esprit. Toujours est-il qu’il reste bien du chemin à parcourir pour que Bezos en vienne à se substituer au fondateur d’Apple en terme d’aura.

Steve Jobs, mais aussi Richard Branson et dans une certaine mesure Bill Gates disposeront à jamais d’un atout précieux. Ce sont des enfants des années 60. Ils ont baigné, chacun à sa façon, dans un contexte idéologique contestataire, à une époque où il était de bon ton d’afficher sa différence, de briser l’ordre établi, de rêver à de nouvelles formes de vie.

Steve Jobs, pour sa part, ne s’est pas contenté d’un bref parcours dans le petit bain. Il s’est plongé corps et âme dans la contre-culture, allant jusqu’à tenter de trouver le nirvana dans les montagnes de l’Inde. Enrobé dans cette étoffe aux parfums de patchouli, il a affronté l’univers de la micro-informatique naissante, en distillant ses idées fantasques. Son rêve d’un monde meilleur, il l’a injecté dans ses ordinateurs, dans ses écrans. Plus traditionnel, Bill Gates a offert au grand public une version de l’informatique accessible à tous, néanmoins imbibée de quelques zestes de l’esprit des sixties.

Richard Branson, pour sa part, ne cesse de nous surprendre et d’aller là où on ne l’attend pas, témoignant d’un esprit déjanté imbibé des seventees, assorti d’un souci de sauvegarde de la planète qui l’amène à s’engager sans réserve en la matière.

S’il est plus jeune, Pierre Omidyar, le fondateur d’eBay a très vite consacré l’essentiel de sa fortune à dispenser des dons visant à promouvoir toutes sortes d’entreprises, avec une intention ouvertement affichée d’améliorer le monde.

Jeff Bezos n’a pas produit ses premières feuilles dans un jardin dont l’engrais serait l’idéalisme social. C’est un pur produit du New York des années 80, celui dépeint dans le film Wall Street. Il vient du monde des traders et sa philosophie est celle d’un battant, d’un conquérant, d’un ‘winner’. Il semble aimer faire règner autour de lui une atmosphère digne de la légion, souvent impitoyable, quelque chose de belliqueux, où le droit à l’erreur est minimal si tant est qu’il existe.

 

Si l’on peut se délecter des frasques d’un Jobs ou d’un Branson, une certaine dimension semble manquer à Bezos. Serait-ce le grain de folie, la dimension humaine, la générosité de la vision ? Difficile de le dire…

Lorsque Branson se passionne pour l’exploration spatiale, il s’y lance corps et âme, investit les deniers de Virgin tête baissée, s’acharne à faire de ce rêve une réalité, avec l’insouciance d’un néo-hippie. Lui-même passionné par l’espace depuis le plus jeune âge, Bezos a un jour répondu à une question posée sur ce thème qu’il n’était pas sûr que la chose intéresserait les investisseurs en capital-risque. Il a depuis fondé une entreprise, Blue Origin, qui tente de développer un lanceur spatial. Pourtant, Virgin Galactic a bien plus avancé dans cette quête.

À la fin des années 70, Jobs qui avait fondé Apple depuis trois ans déjà a passé des semaines entières à aller voir les députés américains, soucieux d’améliorer le système éducatif de son pays. Pour sa part, si Bezos a soutenu quelques initiatives isolées, c’est avant tout comme donateur.

C’est ce zeste de démesure qui rendait Jobs fascinant et qui nous fascine encore aujourd’hui chez Branson qui paraît absent, en comparaison avec certains de ceux qui l’ont précédé. Nous sommes dans le royaume du business, en présence d’un homme de business, et le business, nourri de gloires éphémères et peu partageuses,a rarement fait rêver les foules.

 

L’appétit de conquête de Bezos semble sans fin. Comme de nombreux créateurs de start-ups, il n’a pas su résister à la tentation d’investir tout azimuth vers 1998. Il est vrai que l’environnement économique de la fin des années 90 donnait l’impression qu’une fois la combinaison d’entrepreneur enfilée, on pouvait se prendre pour Batman.

Poussé par la vague de folie de cette époque, Bezos a dépensé sans compter afin de tenter d’absorber la moindre start-up qui pouvait servir ses plans de conquête sans partage du marché en ligne. Il serait présomptueux de lui faire la leçon rétrospectivement car à cette époque, quiconque ne répandait pas généreusement les millions de dollars fiévreusement lâchés par les banques et fonds de pension passait pour un ringard qui n’avait rien compris au film. La mode, jusqu’à ce fameux 10 mars 2000 où la bulle Internet explosa, c’était de miser sur le Web, qu’importe le montant des pertes que les investisseurs voulaient croire passagères. Le réveil fut cruel.

Bezos qui avait pressurisé ses employés, fronçant le sourcil envers quiconque aurait daigné entretenir une vie de famille, prendre ses week-ends ou ses soirées pour faire sauter le bambin sur ses genoux, Bezos celui qui ne faisait pas dans la dentelle, licencia froidement ces mêmes personnes qui s’étaient donné corps et âmes pour que les colis soient acheminés à temps aux chers clients. Ils furent 1 300 à être jetés par dessus bord à la fin de l’année 2000. Certains avaient lâché des postes grassement payés chez Apple ou ailleurs.

Steve Jobs, qui n’était jamais à court d’une flèche empoisonnée envers ceux qu’il avait dans le collimateur avait décoché à l’un de ceux qui l’avait quitté un an plus tôt pour Amazon :

« Après tout, c’est sans doute une bonne chose. Si tu choisis de partir pour ce commerçant ennuyeux, c’est que tu n’es pas assez smart pour Apple ! »

Il n’empêche : bien des employés qui avaient sacrifié leur vie personnelle pour une carrière chez Amazon ont eu ce jour là une belle démonstration de la futilité de l’attachement sans faille à une entreprise privée.

Que Bezos soit un workaholic affirmé, pas de souci. Qu’il ait voulu imposer un rythme effréné à ses collègues lors des années où il fallait coûte que coûte prendre position sur un marché, cela peut se comprendre. À plus d’une reprise, Amazon faillit être emporté par la débâcle. Il a fallu affronter les rapports ultra-pessimistes d’analystes du marché, qui pouvaient faire chuter dramatiquement le cours en Bourse. Il  a fallu affronter la concurrence de géants comme le libraire Barnes et Nobles ou le titan de la distribution Walmart, qui pouvaient compter sur un trésor de guerre immense pour tenter d’annihiler le fragile Amazon. Et ces titans n’ont pas ménagé leurs coups.

Que Bezos soit parvenu à demeurer là, à établir Amazon comme une marque incontournable et durable, mérite donc en soi le respect.

Le souci avec Bezos semble être qu’il est prêt à tout pour accomplir ses désirs, et que tous les moyens semblent bons. Lorsqu’il a vu que le sage Pierre Omidyar, fondateur d’eBay n’était pas disposé à se vendre à Amazon, il a lancé le développement d’une réplique d’eBay, exigeant de ses techniciens que ce duplicata soit prêt en trois mois. Il a négligé un aspect qu’il aurait pourtant dû percevoir, puisque lui-même a dû se battre avec des géants du livre lors des débuts d’Amazon : il est difficile de faire mieux que celui qui a essuyé les plâtres. Tout comme Barnes & Noble avait cru ne faire qu’une bouchée de Amazon et a mordu la poussière, Bezos a cru qu’il ne ferait qu’une bouchée de eBay. Il a été contraint de coexister.

 

On pourrait dire au fond que Bezos est un résumé des qualités et des défauts de certains grands managers.

Il est têtu, convaincu de la justesse de sa vision, inébranlable, capable d’une foi en des jours meilleurs alors que le navire prend l’eau de toutes parts. Il est rusé, il sait apprendre et donc grappiller les idées opportunes lorsque l’occasion se présente. Il sait s’entourer de gens de qualités et ne recule devant rien dès lorsqu’il s’agit de séduire un cadre qui pourrait servir Amazon.

Dans le même temps, Bezos peut aisément apparaître comme un capitaine dénué de sentiment, capable de presser ses collaborateurs comme des citrons, afin d’en extraire la moindre goutte, sans souci de leur vie personnelle, de leurs états d’âme, de leur façon de voir les choses. Il peut réduire à néant un collaborateur qui ne le satisfait pas, le désavouant publiquement devant ses collègues, apparaître plus enragé qu’un dauberman ayant flairé a présence d’un intrus.

A sa décharge, Bezos a dû affronter plus d’une humiliation, plus d’un désaveu général, il a traversé des périodes où les investisseurs comme les médias tiraient à boulets rouges sur lui, se gaussant de ses prétentions, lui prédisant une disparition rapide.

L’un des analystes financiers de Wall Street, Ravi Suria, a plusieurs fois commis des rapports au vitriol qui à chaque fois envoyaient le cours de l’action vers les profondeurs.

En 2003, lorsqu’Amazon a connu une année bénéficiaire et s’est mis à rembourser ses dettes cinq ans avant la date prévue, Bezos a pu savourer la victoire de voir que l’oiseau de mauvaise augure s’était trompé sur toute la ligne. Ravi Suria s’est retrouvé sur une voie de garage, déconsidéré et aigri, allant jusqu’à se vanter - misérable compensation - qu’il n’avait jamais rien acheté chez Amazon.

Bezos n’est pas Gandhi et il ne s’est aucunement privé du plaisir de voir qu’un ennemi implacable s’était fourvoyé sur toute la ligne et en était réduit à de telles déclarations. A l’occasion du communiqué de presse relatif à cette performance, Amazon n’allait pas manquer de ridiculiser une fois pour toutes ce financier honni dont les prédictions les avaient tant fait souffrir trois ans plus tôt. Après tout, ledit Ravi n’avait-il pas eu ce qu’il méritait ?

Il se trouve aussi que les médias finissent généralement par respecter ceux qui tiennent bon coûte que coûte alors que la plupart ont mordu la poussière.

 

Il demeure que ni Bezos, ni Amazon ne sont aimés. À la fin de l’année 2012, Bezos est allé jusqu’à organiser une rencontre avec ses principaux cadres, déplorant que l’image d’Amazon soit perçue négativement, alors que des sociétés comme Apple, Virgin ou Nike sont appréciées du public. Il a donc plaidé pour que cette image soit modifiée. Il semble pourtant que Bezos peine à comprendre que ce facteur – se faire apprécier – ne dépend pas simplement de campagnes de marketing ou de formules mathématiques.

Dès que l’on aborde le chapitre du traitement des employés, Amazon présente une facette peu reluisante, en particulier si on la compare à d’autres géants du high tech.

Quelques reporters ont dépeint les journées qu’ils ont vécu lorsqu’ils se sont fait embaucher comme intérimaires lors des fêtes de Noël pour voir de l’intérieur comment cela se passait. Ils ont décrit des situations dantesques, avec une exigence peu commune de la part de cet employeur. Les salaires proposés à cette main d’œuvre temporaire sont souvent réduits, alors que dans le même temps, Bezos jouit d’une fortune rare. Les syndicats n’ont pas de droit de cité chez Amazon et la peur des représailles empêche le plus souvent de mener des actions revendicatives de groupe.

Plusieurs journaux, en France comme en Angleterre, se sont plu à dénoncer des conditions de travail chez Amazon les jugeant ‘archaïques’ ou ‘dignes du XIXème siècle’. Le Monde du 16 décembre 2013 a évoqué en ces termes les conditions de travail des intérimaires, les cadences imposées, les fouilles au corps, les contrôles de productivité...

Il serait malaisé de reprocher à Amazon de tout faire pour servir ses clients en temps en heure. Cela, c’est louable. En revanche, le peu de cas que la société semble avoir fait du confort de travail de ses employés peut paraître plus inquiétant.

Vers le milieu des années 2000, certains entrepôts ont connu des situations où les employés devaient être menés à l’hôpital tant la chaleur était intense. Malgré cela, il a fallu la pression de certains médias américains pour que l’entreprise consente à installer ici et là de l’air conditionné.

Le capitalisme est ce qu’il est et l’on pourrait estimer que Bezos ne fait qu’appliquer un modèle qui a pris forme au 19ème siècle. Pourtant, si l’on compare la façon dont un concurrent comme Google traite ses employés – mais aussi des sociétés comme Microsoft ou encore, dans une certaine mesure, Apple – il est clair qu’Amazon n’apparaît nullement dans un quelconque peloton de tête des entreprises où il fait bon travailler. Là où certaines sociétés high tech semble presque en faire de trop pour transformer le lieu de travail en mini paradis, Amazon fait dans l’économie : même les places de parking sont payantes.

Ce n’est pas pour rien que Bezos est à l’origine de Mechanical Turk, un site où des dizaines de milliers de gens proposent des services en tous genre pour un salaire de misère. En dépit du très faible revenu proposé à tout un chacun pour des activités telles que la relecture, la vérification de site, l’écriture de petits programmes, Amazon prend tout de même 10% au passage. Aux USA, certains se sont élevés contre cette forme moderne d’exploitation de la main d’œuvre humaine. Cet aspect ne semble pourtant aucunement gêner Bezos qui s’en accomode naturellement.

Un autre point qui a pu ternir la réputation d’Amazon est la nature des relations que ce géant du Web a eu avec le monde de l’édition à partir de 2004. Dans la mesure où Amazon était devenu incontournable sur le Web comme sur le marché du livre en général, la société a chercher à imposer des conditions particulièrement contraignantes aux éditeurs, quitte à montrer les dents. En cas de résistance, Amazon brandissait la menace de supprimer tous les livres d’un éditeur de ses recommandations aux  clients !

C’est à partir de 2004 qu’Amazon a ouvertement usé de cette manœuvre abusive pour contraindre ses partenaires à accepter ses règles. Lorsqu’il s’agissait d’un petit éditeur, la baisse forcée des marges pouvait avoir un impact énorme sur ses revenu.

Le groupe chargé par Bezos de ces démarches allait jusqu’à ranger les éditeurs selon leur dépendance envers Amazon puis entamait des négociations avec les plus vulnérables du lot.

Bezos a ainsi agi comme s’il n’avait cure du sentiment des autres, du haut de sa toute puissance. Il en a résulté que le libraire en ligne est souvent mal aimé par les éditeurs.

Au bord de l’écoeurement, la responsable de ce programme coercitif a fini par donner sa démission. Pourtant, son homologue européen admet qu’il a éprouvé un plaisir presque sadique à pressurir les éditeurs du continent.

Dans le livre The Everything Store, un cadre d’une édition raconte l’interview d’embauche qu’il a eu chez Amazon. Il lui a été posé une seule question : « Quelle est votre stratégie de négociation ? ». L’intéréssé a répondu que pour lui, une négociation était réussie quand les deux parties étaient satisfaites. Il n’a pas obtenu le poste car chez Amazon, il apparaît implicite qu’une seule partie doit toujours gagner : Amazon !

Un ancien cadre d’Amazon, Steel, raconte qu’un jour, il lui a été demandé de renégocier un contrat qu’il avait signé avec Oxford University Press qui fournissait le dictionnaire numérique intégré au Kindle. Certains de ses supérieurs jugeaient que ce contrat n’était assez favorable à Amazon. Steel a alors invoqué l’éthique : on ne revient pas sur un accord qui a été signé ! Peu après, il lui a été demandé de rassembler ses affaires et de quitter l’entreprise.

 

Certains pourraient arguer que l’objectif d’une entreprise n’est pas de se faire apprécier de ses partenaires, mais est-il vraiment opportun sur le long terme d’accumuler les rancoeurs sur son chemin ? Est-ce que cela ne finit pas par réagir sur l’image même de l’entreprise, en dépit du bon service qu’elle donnerait à ses clients. C’est exactement ce type de tactique qui a causé la fin de la période de grâce de Microsoft dans les années 90 : ses compétiteurs n’ont eu d’autres choix que de se liguer contre cet éditeur et ils ne se sont aucunement gênés de dénoncer ses abus.

Il semble que Bezos et ses lieutenants ait pratiqué ce mépris des partenaires jusqu’au point hautement risqué où peu de gens viendraient à son aide si Amazon se retrouvait en danger.

Amazon a également fait en sorte de réduire à néant plus d’un concurrent en bradant les prix sur un secteur particulier, à un niveau que ce petit concurrent ne pouvait supporter. Cela s’est passé par exemple avec la société Diapers.com qui s’était fait une réputation dans les accessoires pour jeunes mamans. Amazon a cassé les prix sur leur domaine jusqu’à ce Diapers.com hisse le drapeau blanc et accepte de se faire racheter à bas prix.

 

Un autre point qui a pu ternir sa réputation vient de ce que les colères de Bezos peuvent avoir quelque chose de volcanique. Elles semblent le mettre hors de contrôle. Certes Steve Jobs ou Bill Gates n’ont pas été des modèles de gentillesse. Chez Bezos, il y a toutefois un aspect sanguin, moins réfléchi, dénué de self control, qui laisse à penser qu’un séjour dans le personnel de direction d’Amazon peut ressembler à un enfer pour celui qui échoue à satisfaire le prince. Or, ses exigences sont parfois bien complexes.

Le souci pour ceux qui travaillent avec Bezos est probablement le caractère difficilement prévisible de ces explosions de colère. Il peut se montrer jovial et blagueur au début d’une réunion et soudain, pour une phrase malheureuse, se métamorphoser en dragon enragé, totalement hors de contrôle, volontairement blessant, plus insupportable qu’un enfant gâté.

Ceux qui l’ont cotoyé ont parfois gardé un souvenir terrifié de ces moments d’ouragan. Pour quelles raisons devrait-on se rendre au travail, accomplir sa tâche tout en subissant ces errances émotionnelles d’un boss, qui par ailleurs se révèle un pingre dans le quotidien ? Pour le plaisir d’avoir œuvré aux côtés d’un indéniable génie, répondront certains. Il semble en effet que certains apprécient cet environnement à la Full Metal Jacket, s’en accomodent et en redemandent.

Serait-ce lot de certains patrons d’être mal aimé, isolé et de n’avoir que peu d’amis ? En tout cas, Bezos semble en avoir pris son parti. Fondamentalement, il semble être marié avant tout à Amazon. Il est intéressant de noter que, la plupart de ceux qui ont œuvré pour lui témoignent d’une certaine admiration pour le capitaine et ce qu’il a accompli, mais rarement d’un sentiment d’affection pour le personnage lui-même.

 

Il existe heureusement quelques facettes ensoleillées à l’histoire d’Amazon et celles-ci éclairent Bezos d’une lumière plus avantageuse. Minimiser ce qu’il a accompli serait vain : les faits parlent d’eux-mêmes.

Les start-ups apparues vers 1995 et qui ont tenu le choc sont fort peu nombreuses. Amazon est l’une des rares entreprises des débuts du Web qui ait survécu, un statut qu’elle partage avec eBay, Yahoo! et aussi Google, qui bien qu’arrivé plus tardivement, a su tirer son épingle du jeu. En chemin, les embûches, les traquenards, les pièges ont été le lot quotidien et la plupart des jeunes pousses de l’époque y ont succombé.

La force de Bezos, comme quelques rares autres dirigeants de certaines sociétés pionnières a été de saisir très vite, sur le tas, quelles étaient les règles non écrites de ce nouveau Far West. Quelles seraient les attentes des visiteurs de boutiques en ligne ? Quelles libertés pouvait-on prendre face aux modes de vente traditionnels ? Que fallait-il faire pour que les visiteurs ne soient pas tenté de quitter un site à peine arrivé sur sa page d’accueil ? Comment pouvait-on les inciter à revenir ?

Bezos a flairé que ce nouveau personage, l’homo interneticus, ne répondait plus aux mêmes critères. De par la nature du Web, il venait de son plein gré, consommait de son plein gré, pouvait faire office de conseil auprès de ses pairs. Le fondateur d’Amazon a donc eu de nombreuses idées brillantes, même si elles pouvaient paraître choquantes dans le contexte du commerce traditionnel.

Jeff Bezos a ainsi perçu qu’Amazon ne pouvait que gagner à publier tous les commentaires de lecteurs, même désobligeants, à propos d’un livre. Tant pis si les éditeurs étaient sous le choc. Cette vox populi était bonne pour le site car les consommateurs se sentaient en confiance, plus à l’aise avec leurs pairs qu’en présence d’un vendeur biaisé.

Dans un même ordre d’idée, Bezos a eu l’intuition de la recommandation implicite. Les clients qui ont acheté tel livre ont également acheté tel autre. N’importe qui aurait pu y penser mais il y a songé et très tôt.

Bezos a aussi vu qu’il pouvait être bon d’afficher, non pas un Top 100, mais un classement intégral des ventes de livres ou de disques, sans limite. Que l’on soit troisième, ou millionnième des ventes, le fait apparaît, cruel et implacable, au vu et au su de tous. Le temps des hit-parades truqués ou complaisants disparaît pour laisser place à une réalité qui peut être douloureuse pour certains, qu’ils soient auteurs ou éditeurs.

Bezos a également perçu, avant Apple, les vertus de l’achat en 1 clic. Il a ainsi réduit à néant ce facteur temps qui autrement, annihilait bien des ventes. Qui n’a pas, après réflexion, annulé une commande qu’il avait commencé à passer ? Bezos a voulu limiter au minimum la période de doute et favoriser l’achat d’impulsion.

Très vite, Bezos a voulu étendre son empire bien au-delà des livres sans se donner de limite. Le capitaine d’Amazon a diversifié son activité à très grande échelle, transformant ce qui n’était à l’origine qu’une librairie en un supermarché où l’on trouve les articles les plus inattendus, des couches culottes aux bijoux. Pour ce faire, il a fait construire de gigantesques entrepôts, il a fait édicter des méthodes de travail. Amazon a très vite  eu à gérer l’approvisionnement comme la livraison de millions d’articles avec ce que cela peut supposer comme aléas et petits détails à régler. Peu d’individus seraient en mesure de conduire une telle armada, et apprivoiser une telle activité, en croissance perpétuelle.

De nos jours, Amazon n’a pas vraiment d’équivalent sur le Web. eBay se contente de mettre en contact vendeurs et acheteurs. Google et Yahoo! dispensent avant tout leurs services via le Web mais n’ont pas à supporter la livraisons d’articles divers chez le consommateur. Microsoft comme Apple, vendent des types d’articles limités (logiciel et console de jeu pour le premier, ordinateur, téléphones et tablettes pour le second). Amazon est sans doute le seul géant du Web à embrasser un catalogue aussi diversifié.

Il existe certes des structures comparables à Amazon en France, comme CDiscount, mais cette société œuvre essentiellement sur le marché national et sur le créneau des bonnes affaires, sans prétention à couvrir le spectre entier du marché. Amazon pour sa part vend de tout – même si cette notion n’est pas toujours connue du grand public : des jouets, de l’électroménager, de la joaillerie, des articles de sport…

Alors, sur ce point, on ne peut que tirer son chapeau à Bezos qui s’est attaqué à la facette sans doute la plus complexe du Web : offrir des articles depuis un site et les livrer à domicile partout dans le monde.

Le fondateur d’Amazon a même eu quelques idées brillantes et il a su les imposer avec la détermination farouche d’un Steve Jobs. L’un de ses coups de génie a été le développement de la liseuse Kindle. Il faut un certain courage pour lancer le développement d’un appareil qui risque de mettre à mal l’une des sources de revenus essentielles de son entreprise – la vente de livres sous leur forme traditionnelle – et faire basculer ce marché sur un modèle potentiellement moins rentable (les livres électroniques sont vendus moins cher que leurs équivalents papier). Bezos a pris le risque et a gagné : Amazon est non seulement devenu leader du livre numérique, mais a même réussi à dépasser les ventes de livres papier aux USA. Et l’appareil a été conçu intelligemment, dans une optique de confort d’usage à la Apple.

Parmi les idées brillantes de Bezos à propos du Kindle, l’une d’elles a été d’inclure une connexion 3G gratuite dans l’appareil pour favoriser la commande de livres à toute heure, en tous lieux, sans qu’il soit nécessaire de brancher le Kindle à un ordinateur, de se rendre sur un site Web quelconque. Pour une partie majeure de la population encore réfractaire à l’informatique, il s’agissait de la bonne marche à suivre. L’autre point essentiel est d’avoir rendu l’appareil aussi transparent que possible. Le Kindle se fait oublier. Il se laisse manipuler à la manière d’un livre de poche. Certains possesseurs d’iPad ont pu le trouver spartiate, dépouillé à l’extrême. Tel est pourtant son esprit – restituer le caractère primitif, monochrome de la page blanche. C’est un appareil dédié à la lecture et à rien d’autre.

Le Kindle représente sans doute, en plus de l’organisation des centres de distribution d’Amazon, le grand triomphe de Bezos, et c’est le point sur lequel il se rapproche le plus de Jobs. Le Kindle a d’ailleurs eu le même effet que l’iPod sur le domaine de la musique ou que l’iPad dans celui des tablettes : créer un marché là où les précédentes tentatives n’avaient pas porté leurs fruits. Et c’est peu dire que de constater que jusqu’alors le marché de l’e-book n’avait jamais vraiment réussi à décoller.

Bezos a également des qualités personnelles qui surgissent au moment où on ne les attend pas. Lorsque l’auteur du livre The Everything Store a suggéré dans un email que Bezos allait se lancer dans la conquête de l’espace car il était déçu des progrès de la NASA, l’intéressé s’est ouvertement fâché et dans sa réponse, il a été à deux doigts de traiter son interlocuteur de noms d’oiseaux. Il s’est emporté, déclarant sa flamme envers la NASA, exprimant le respect qu’il entretient pour les expériences ultra risquées et ambitieuses de cette agence qu’il a présenté comme un « trésor national ». Son plaidoyer en faveur de la NASA est vibrant, grandiose, étayé d’exemples qui attestent d’une vraie compétence dans un domaine sur lequel il demeure pourtant discret. Au fond, on peut sentir que Bezos dédaigne la superficialité. Et on se surprend à apprécier cet aspect de l’entrepreneur, avec un regard dans les étoiles…

Avant tout, ce qui semble admirable chez Bezos, c’est une sorte de don, de foi dans ses idées, qui l’amène à aller au-delà de l’avis général, à mépriser les je-sais-tout, ceux qui se plaisent à lancer cette terrible phrase : ‘ça ne marchera jamais !’

Comme il l’a écrit dans sa lettre aux actionnaires en 2011 :

« Devinez quoi - un grand nombre de ces idées improbables fonctionnent et la société bénéficie de cette diversité ».

Qu’on l’aime ou non, il demeure que le monde a besoin de quelques visionnaires de cette trempe capables de faire bouger le statu quo envers et contre tout…

Daniel Ichbiah


Dominique Desaunay m'a interviewé sur RFI à propos du livre les Nouvelles Superpuissances

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Dominique Desaunay m'a interviewé sur RFI à propos du livre 'Les Nouvelles Superpuissances'. L'interview a été rondement menée - Dominique est un super pro, très au fait de la techno avec une compréhension très forte des phénomènes en oeuvre.

Voici le lien pour écouter l'interview :

Interview sur RFI - dimanche 2 mars 2014


Une excellente fiche de lecture de la blogueuse Ferréol Lespinasse sur 'Les Nouvelles Superpuissances'

SuperpuissancesLa blogueuse Ferréol Lespinasse a effectué l'une des meilleures fiches de lecture que j'ai pu voir à ce jour sur mon livre Les Nouvelles Superpuissances.

Elle en évoque les principaux thèmes  :

. le problème du monopole de Wikipedia

. La négation des droits individuels

. Les sites américains s’estiment non responsables sur le sol français

 

C'est sans doute une des meilleures pages à consulter pour avoir un aperçu du livre.

Temp

En voici un extrait : 

Les nouvelles super puissances, Daniel Ichbiah

Publié le 3 mars 2014 par dans Médias sociaux

Les nouvelles super puissances se veut un état des lieux des monopoles que s’arrogent les supers nouvelles puissances que sont Facebook, Google, Microsoft et autres.
Nous voici, en peu de temps et de manière presque insidieuse, en situation de dépendance vis-à-vis d’un nombre restreint de sociétés privées.
Ce livre souhaite dénoncer quelques aberrations devant lesquelles nous nous trouvons. 
Voici mes notes de lecture.

Lu sur Internet… ou le problème du monopole de Wikipedia

L’expérience tentée par Michel Serres, le philosophe, est révélatrice, concernant Wkipedia. Il  a placé  sur la plateforme une information volontairement erronée. Il a fallu 3 mois et demi pour que la vérité soit rétablie. On peut estimer que cette information s’est propagée ailleurs.

Souvent, une fausse information est reproduite, donc répétée, donnant une « impression fallacieuse de vérité. » « Répétez 10 000 fois un mensonge et il devient une vérité ».

Ainsi, Wikipedia, qui apparaît en première page de Google, est devenu un « instrument de pouvoir par le contrôle de l’information, rôle qui appartenait auparavant aux seules presses papier et télé. »

La communauté wikipédiste ne fait pas respecter ses règles de manière uniforme. Certains administrateurs et contributeurs peuvent agir en toute impunité.

Un autre problème réside dans l’anonymat.L’encyclopédie en ligne est ainsi utilisée à des fins de calomnie et de nuisance ou par exemple par des marketeurs pour du « piratage organisé d’informations »,. Ils  expurgent certains contenus (pans entiers du passé de certaines personnes) ou manipulent les données …

(...)

La négation des droits individuels

Google (et les autres) stockent un trésor d’information sur les individus. L’ensemble des requêtes est conservé pendant une durée de 12 à 18 mois. L’ampleur des informations stockées par Facebook ou Google à notre égard dépasse très largement ce qui apparaît sur leurs pages.

Le gouvernement américain est en mesure d’exiger que Google lui confie une copie de toutes les requêtes effectuées par un internaute et autres informations (mails). De cette manière, on peut connaître l’emploi du temps d’un internaute (via Google Agenda), les livres qu’il a lus, les vidéos consultées et via un téléphone Androïd les lieux où il est passé.

Par ailleurs, il n’y a aucun droit à l’oubli possible auquel n’importe quel individu devrait pouvoir prétendre, ce que l’Union européenne cherche à transformer en loi à l’échelle du continent.

Quand Google a été reconnu en 2007 numéro 1 en matière de violation de la vie privée par Privacy International, la réponse officielle a été : « nous accumulons des données personnelles, parce que si nous vous connaissons, nous vous apporterons des meilleurs résultats de recherche. Nous voulons personnaliser nos réponses, être plus proches de vos besoins. »

Et de la même manière, les messages Gmail sont scannés et le contenu analysé  afin d’y inclure des « publicités » ciblées. Cette  pratique de surveillance des données est justifiée par  le fait que ce sont des ordinateurs et non des humains qui examinent les messages.

En 2007, un des fondateurs de Google exprimait l’ambition de devenir de plus en plus fort au niveau de la personnalisation, de telle sorte que le moteur de recherches pense à la place de son utilisateur « que dois-je faire à présent ? » ou « quel job choisir ? »

Les dégâts de Google Suggest ou suggestion automatique pour compléter le début d’une requête par l’internaute. .. Par exemple, la société Direct énergie se voyait complétée de « arnaque » sur Google. L’entreprise a refusé de faire quoi que ce soit, estimant que ceci était dû au fait que de nombreux internautes avaient dû associer les deux expressions.  À noter, Google ne répond jamais à aucune sollicitation de ceux qui se sentent lésés par ses services

Les sites américains s’estiment non responsables sur le sol français.

Si quelqu’un est injustement agressé ou mis à mal sur l’un de ces réseaux, il ne peut rien  tenter pour rétablir la vérité, car les entreprises se réfèrent à la Constitution américaine. « Google France n’assume aucune responsabilité de ce qui apparaît sur son moteur de recherches géré depuis les États-Unis. »

Pour conclure, l’auteur rappelle que nous sommes surveillés par nos objets de tous les jours. Doit-on se réjouir ou non de l’Internet des objets ?

Voilà qui fait froid dans le dos même si nous en connaissions déjà une bonne partie. Cela rappelle aussi des phrases types « si tu es gratuit, c’est toi le produit ». Nous allons confier à l’avenir nos données à des tiers de confiance (Bertrand Petit) que nous payerons. Je pense aussi qu’il faut étroitement surveiller son identité numérique, tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de poster la moindre information ou réaction et enfin  ne diffuser uniquement que des contenus que nous assumons.  Bref, agir avec bon sens, que l’on soit au café de la mairie ou sur l’espace public virtuel !

 

Voici le lien pour lire l'article :

Blog de Férréole Lespinasse

 

 

 

 


Une vidéo de présentation pour la biographie du groupe Téléphone

Telephone Temp


Téléphone, au coeur de la vie est une biographie du groupe Téléphone que Camion Blanc avait publiée en 2003 et que j'ai ressorti en numérique à partir de 2012. Il est monté jusqu'à la position n°1 Pop Rock sur Amazon et continue de se vendre très confortablement.

Voici une courte vidéo de présentation du livre qui vient d'être placée sur Youtube et Dailymotion.

 

Sur Youtube :

 

Sur Dailymotion


Téléphone - la biographie par danic_phonic


Mes deux clips electro en 1ère page de Youtube sur la requête 'electro 2014 nouveauté'

Quand on tape 'electro 2014 nouveauté' sur Youtube...

Temp

 Mes deux clips 'Danic Follies' et 'Danic 303' arrivent en première page, malgré des concurrents de la taille de Fun Radio !

Temp2

 

Pour mémoire, voici le lien vers ces clips...