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La Croix m'a interviewé à propos du pouvoir de Google

Temp

Alain Guillemole du quotidien La Croix m'a interviewé sur Google.

L'article est présent ici : Google, au cœur de l’écosystème du Web

Voici le texte de l'article :

Fin janvier, Google a encore publié des résultats financiers impressionnants. L’entreprise a fait 12 milliards d’euros de bénéfice net en 2014. Pas mal pour une société qui vient d’avoir 16 ans ! Google gagne l’essentiel de son argent grâce à la publicité. «Ils ont trouvé la poule aux œufs d’or qui était cachée dans Internet», s’amuse Daniel Ichbiah, auteur d’un livre sur Google (1). L’entreprise vend des mots-clés qui permettent d’apparaître en tête dans les résultats, dans un cartouche spécifique.

Le nom même de Google se confond avec l’économie numérique. L’entreprise a grandi avec le réseau, au cœur de l’écosystème du Web. Elle est d’autant plus observée qu’elle a créé une façon de travailler : un campus à l’ambiance décontractée qui est un symbole du mode de vie de la Silicon Valley.

Google s’est engagé dans un projet plus vaste : celui d’organiser toute l’information existante sur Internet. Le groupe a tenté de mettre des bibliothèques entières sur le Net, puis lancé un service de cartographie devenu une référence. Google a aussi créé son système d’exploitation pour smartphone, Android, présent dans 80 % des appareils vendus dans le monde. Il a racheté des sites à succès comme YouTube, et la marque de téléphone Motorola.

L’an dernier, Google a encore investi 8,5 milliards d’euros dans la recherche. Il se passe rarement un jour sans qu’il annonce un nouveau projet stupéfiant, comme la voiture sans pilote ou les lunettes connectées. Cependant, la société qui veut rendre le monde plus transparent reste très secrète sur son propre fonctionnement. Google, apprécié pour avoir facilité l’usage du Web, commence aussi à inquiéter.

Car nul ne sait quelles données le moteur de recherche conserve réellement sur ses utilisateurs. De plus, le groupe occupe une place essentielle pour guider les internautes. En Europe, il est même quasiment en situation de monopole. Le trafic de milliers de sites dépend donc de leur rang d’apparition dans les résultats affichés par Google. Un petit changement dans l’algorithme, et cela peut être la fortune ou la faillite pour les entreprises qui sont derrière ces sites.

Alain Guillemoles

(1) Comment Google mangera le monde, L’Archipel, 280 p., 19,95 €.


La Libre Belgique m'a interviewé sur Bill Gates : est-il altruiste ?

Temp

La Libre Belgique m'a fait intervenir le thème : 'Bill Gates est-il altruiste'.

Voici le texte de mon interview :

Kindle gatesEntretiens croisés.

 

 

Daniel Ichbiah,

biographe "Bill Gates et la saga de Microsoft"

Interviewé par Valentine Van Vyve

 

 Les activités de Bill Gates dans le domaine de la santé, de l’éducation ou encore de la lutte contre la faim dans le monde font-elles du fondateur de Microsoft un modèle de philanthropie ?

Il a commencé ses actions philanthropiques en 1998, à petites doses. A peu près à la même époque, il y a eu le procès du gouvernement américain qui accusait Microsoft d’abus de position dominante. Bill Gates était devenu de ce fait-là assez impopulaire. En 2004, il est bousculé par la concurrence. C’est à ce moment-là qu’il développe davantage ses activités philanthropiques. Alors qu’il les considérait comme secondaires, il les fait passer au premier plan. Du jour au lendemain, il redevient extrêmement populaire; il se retrouve désigné homme de l’année par des magazines américains. Il se rend compte que ces activités peuvent redorer son blason…

C’est donc un choix calculé ?

En partie. C’est aussi le fruit d’un réel intérêt qui s'est développé au passage. Progressivement, il prend goût à ce jeu. Bill Gates est un homme entier. Quand il se lance dans quelque chose, il s’y implique corps et âme. C’est donc selon moi un vrai philanthrope. Lorsqu’il consacre tout son temps et toute son énergie, avec tant de conviction, à ces activités-là, il le fait de manière très sincère et généreuse. Il n’a pas de conviction religieuse mais c’est un grand humaniste. Il est intimement persuadé d’avoir sauvé la vie de millions de personnes. Il est intègre et n’est pas mû par la satisfaction de ses intérêts personnels.

Vous parlez d’un jeu. Ces activités sont-elles ludiques ?

Bill Gates adore les jeux à grande échelle. Il dispose d’une fortune telle qu’il joue à un niveau bien supérieur à tous les autres. Et quand il joue, il aime gagner. Par nature, il aime n’être que numéro un. Et là, il est numéro un de la philanthropie, cela ne fait aucun doute.

Les objectifs qu’il se fixe dans le domaine de la santé par exemple, on citera celui d’éradiquer le paludisme, ne sont rien de plus qu’un autre défi ?

Les résultats qu’il a obtenu très rapidement dans ce domaine le rendent fier… Et le motivent à en faire davantage. Il a besoin d’énormes défis. C’est un premier de classe, il veut réussir à tout prix. D’ailleurs, il aime par-dessus tout être face à un problème et en trouver les solutions. Il ferait un excellent président des Etats-Unis ! Il maîtrise ses sujets sur le bout des doigts et s’y engage avec professionnalisme et dévouement. Son intelligence supérieure, il la met au profit de projets en faveur de la santé, de l’éducation, de la lutte contre la faim.

Est-il un modèle pour d’autres grandes fortunes ?

Il essaie de lancer un mouvement. Il y a quelques années, il a réuni toute une série de ces milliardaires, dont Warren Buffett, dans cette perspective-là : il voulait les inciter à donner une partie de leur fortune. Ce faisant, il leur a ouvert la voie de la philanthropie. Pour vous montrer l’étendue de ses convictions sociétales, il s’est opposé récemment au système de l’impôt américain parce qu’il ne voulait pas cautionner l’effort de guerre… Il a une visée humaniste dans tout ce qu’il fait. Comme chacun de nous, il est guidé par un impératif moral. Sauf que lui, il opère à une échelle bien supérieure. L’impact de son action est bien plus élevé.

N’est-ce pas paradoxal de vouloir à la fois éradiquer la faim dans le monde et être actionnaire de Monsanto ?

On peut effectivement se poser des questions sur certains de ses investissements. Cela dit, il répond que ses donations, qui sont le fruit de ses investissements, ont permis et permettent de sauver des vies. Bien que restant issu du monde des affaires, il est persuadé d’agir pour le bien commun. Il est à souligner que tous les milliardaires ne réinvestissent pas leur argent dans des activités philanthropiques comme le fait Bill Gates. Steve Jobs, par exemple, avait décidé de faire une croix là-dessus. On aimerait que les investissements de Bill Gates soient éthiques, mais je ne suis pas certain que ce soit possible…..

 

La biographie de Bill Gates est décrite à cette adresse.