Le Figaro m'a interviewé à propos du morceau de musique créé en I.A. chez Google
vendredi 03 juin 2016
Google a présenté un morceau composé à l'aide d'Intelligence Artificiell et a fait grand bruit à ce sujet.
Le Figaro m'a demandé d'intervenir sur ce thème. Quelques extraits ici :
LE FIGARO - Que penser de cette première chanson réalisée par une intelligence artificielle?
Daniel ICHBIAH - Ce n'est vraiment pas la 9e symphonie de Beethoven! Je suis d'ailleurs étonné qu'ils aient pu laisser filtrer une nouvelle comme ça. C'est risible... voire même ridicule. Vous savez, il y a des notes harmonieuses et des notes dissonantes et là, ça ne ressemble pas à grand chose. Même le fond de synthé n'est pas bon... et pourtant il y en a plein. Ils auraient pu le fait à la façon Jean-Michel Jarre. Non vraiment, ça ressemble à une blague.
Est-elle aussi révolutionnaire que l'ont annoncé les chercheurs?
Non, le morceau n'a rien de révolutionnaire. Ce qu'ils ont fait est loin d'être nouveau, il existe déjà des logiciels pour ça.
L'intelligence artificielle n'est donc pas près de dépasser l'homme...
Vous savez, l'ordinateur est fort quand il est question de duplication, mais pour ce qui est de la création, ça, c'est intimement lié au domaine de l'humain. Si Google pense pouvoir dépasser voire égaler le génie d'un Beethoven ou bien d'un Spielberg, il se trompe. La création va au-delà de l'aspect matériel. Ça me fait notamment penser aux paroles de George Sand, quand on lui demandait ce qu'elle pensait des artistes de son temps et plus particulièrement de Chopin. «Ce sont les gens les plus proches de Dieu.» Ça me semble très vrai. Il y a vraiment cet aspect divin.
Pourquoi pensent-ils le contraire?
Google a une sorte d'adoration et/ ou de fascination pour l'intelligence artificielle. Surtout depuis que Ray Kurzweil a rejoint les bureaux du géant américain. Tous les gens qui travaillent là-bas pensent pouvoir, à partir de la machine, dépasser l'homme. Ils ont cette idée d'un surhomme qui pourra surpasser la vie humaine. Ce qu'ils oublient néanmoins, c'est que lorsqu'ils sont amenés à créer, par exemple les notes qu'ils disent révolutionnaires, ces créations sont en réalité le travail d'un créateur, donc d'un homme. Ce sont les programmeurs qui sont les plus intelligents, pas la machine.
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