Une interview d'Atlantico sur la nouvelle enquête liée à Facebook
vendredi 22 mar 2019
Facebook est accusé d'avoir partagé les donnés de nombreux utilisateurs avec 150 partenaires. Où se situe exactement le problème. En réalité, c'est une notion qui est fort mal comprise. Atlantico m'a interviewé sur ce thème en tant qu'auteur de la biographie de Mark Zuckerberg.
Voici un extrait de l'interview :
Facebook peut-il échapper aux pressions judiciaires ? Comment ?
Facebook est un service gratuit qui coûte extrêmement cher. Facebook comme Google vit grâce à la publicité, or ce ne sont pas les informations nominatives qui les intéressent mais plutôt les informations de type sociologique. A titre d'exemple, si je suis un annonceur et que je cherche à vendre des vêtement branchés, je vais vais vouloir toucher des jeunes vivant dans les beaux quartiers et avec un certain budget ; grâce à Facebook -entre autres- et ses données c'est ces individus que je vais cibler en priorité.
Facebook touchera 300 000 personnes et le site qui cherche à faire sa publicité en touchera 20 000. Facebook ne gagne de l’argent que de cette façon, c’est-à-dire en vendant du big data. Chacun peut être ciblé, mais chaque annonce ne s’attachera qu’à un pan de la population.
Sans cette solution, l’alternative pour Facebook serait de faire payer ses utilisateurs une dizaine d’euros par mois pour accéder au service. Une solution peu viable, car il est très incertain que les gens acceptent de payer. Cependant, si l’on parle beaucoup de Facebook pour ces problèmes de big data ils ne sont pas leurs seuls à utiliser ce mode de financement. Il en va de même pour Google ou Twitter.
Finalement, la question est assez simple : acceptons-nous ce mode de fonctionnement pour bénéficier d’un service gratuit ou est-ce nous refusons de voir nos donnés vendues ? Quoi qu’il en soit, Facebook ne porte pour l’instant pas atteinte à la vie privée au vue des informations qui sont échangées.
Pour ce qui est de Cambridge Analytica le problème était autre. Il s’agissait d’une application qui était greffée à Facebook et qui sous prétexte d’offrir un test de personnalité a revendu les informations obtenues au parti républicain américain.
Facebook n’avait pas créé cet outil, il s’agit d’une faille de réseau social. Or, ces failles arrivent en tant réel, c’est un usage imprévu dont -dans ce cas précis- Zuckerberg n’était pas directement responsable. D’autant plus que ces failles sont fréquentes et Zuckerberg n’est pas le seul à avoir été dépassé par les événements.'(...)
L'interview intégrale se trouve ici :